Il n’y a pas d’heure pour intervenir. Il est 2h48, mardi 15 mars, lorsque les bénévoles de la station SNSM du Marin sont réveillés. Le catamaran Zylkene 1 s’est échoué sur des rochers et a signalé une voie d’eau. Cinq canotiers embarquent dans la nuit noire sur la vedette SNS 256 La Sauvegarde. Ils trouvent rapidement l’embarcation de 56 pieds (environ 17 mètres).
« Le patron savait que les roches de cette zone étaient dangereuses, commente Alexandre Khali, nageur de bord. On s’est donc arrêtés à environ 300 mètres du navire. » Les bénévoles sont accostés par le skipper du Zylkene 1 qui a mis à l’eau son annexe. Alexandre et un autre nageur de bord embarquent avec lui, dans l’obscurité, en direction de son catamaran. « Nous avons pris la motopompe pour tenter d’évacuer l’eau », explique le sauveteur.
Les deux bénévoles se mettent en place pour pomper. « Il y avait un mètre d’eau à bord. Nous ne sommes pas parvenus à l’évacuer, raconte Alexandre Khali. Le bateau continuait de se remplir à chaque vague. » Les sauveteurs demandent alors l’accord du patron pour inspecter la coque sous l’eau. Autorisation accordée. Les voilà en mer, avec la seule lumière de leurs lampes étanches pour localiser l’origine des fuites.
Impossible d’évacuer l’eau du bateau
« Le catamaran était posé sur des rochers et endommagé à plusieurs endroits, décrit Alexandre. Nous avons compris qu’on ne réussirait pas à le vider. » La houle durcit et rend ardu l’examen de la coque. Les deux sauveteurs reviennent sur le bateau. Ils expliquent au skipper et à l’hôtesse qui l’accompagne qu’il faut évacuer. Le trajet jusqu’au SNS 256 se fait à bord de l’annexe du Zylkene 1.
Il est environ 6 heures du matin lorsque la SNS 256 La Sauvegarde retrouve le port du Marin. « Nous étions déjà debout pour partir travailler », s’amuse Alexandre.
Le catamaran a été évacué le lendemain par un remorqueur spécialisé. La coque était lourdement endommagée. « Nous ne pensions pas qu’il était si abîmé, confie Alexandre. Nous avons le sentiment d’avoir fait le maximum. » Une intervention loin d’être évidente, dans la pénombre et une mer agitée.
Nos sauveteurs sont formés et entraînés pour effectuer ce type de sauvetage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !
Article rédigé par Rémy Videau, diffusé dans le magazine Sauvetage n°164 (2ème trimestre 2023)