Martinique : neuf personnes réfugiées sur un radeau échappent au naufrage de leur catamaran

Les Sauve­teurs en Mer de la station SNSM du Marin (Marti­nique) ont secouru les passa­gers d’un voilier en train de sombrer le 11 avril. Seuls des dégâts maté­riels sont à déplo­rer grâce aux excel­lents réflexes des plai­san­ciers.

Ces neuf personnes ont parfaitement déployé leur radeau de sauvetage
Les Sauveteurs en Mer de la station du Marin ont récupéré neuf personnes sur leur radeau de survie © station SNSM du Marin

Ils pensaient rentrer se coucher. Le 11 avril, les béné­voles de la station du Marin reviennent au port, érein­tés par de longues heures d’en­trai­ne­ment. Tout à coup, la VHF s’ac­tive et change dras­tique­ment le programme de la soirée. « Le CROSS tentait d’ob­te­nir la loca­li­sa­tion d’un cata­ma­ran victime d’une voie d’eau, raconte Philippe Chaba­lier, le patron. La ques­tion a été posée une fois, deux fois, trois fois mais pas de réponse du bateau. »

Les béné­voles prennent immé­dia­te­ment contact avec le CROSS. Bien que fati­gués, ils sont en combi­nai­son, prêts à inter­ve­nir. « Nous n’avions pas de loca­li­sa­tion précise du navire, regrette Philippe Chaba­lier. Nous étions dans le canal de Sainte-Lucie en attente d’in­di­ca­tions sur sa posi­tion. » Le CROSS ne peut que situer le navire en détresse dans une zone de 20 à 30 miles nautiques grâce à l’an­tenne de sa VHF. Soit le quart de la surface de l’île de la Marti­nique !

L’hé­li­co­ptère de la sécu­rité civile de Marti­nique Dragon 972 survole la baie du Marin pour tenter de trou­ver le bateau. La nuit tombante rend la situa­tion pres­sante. Soudain, la VHF crépite de nouveau. « Le CROSS était en contact avec un navire qui a heurté le cata­ma­ran, raconte Philippe Chaba­lier. Il nous a donné sa posi­tion précise, en indiquant qu’il y avait neuf naufra­gés. » Ils sont au large de Sainte-Lucie, à quinze milles des côtes. La vedette SNS 256 La Sauve­garde se met en route.

Le feu de détresse du radeau clignote au loin

Trente minutes de navi­ga­tion séparent les béné­voles du cata­ma­ran en train de sombrer. Pendant ce temps, Dragon 972 arrive sur zone et héli­treuille trois naufra­gés. Sur la SNS 256, les sauve­teurs se reposent quelques instants avant d’ar­ri­ver. Ils sont exté­nués et la nuit vient de tomber. Ils voguent dans l’obs­cu­rité. La pénombre s’ef­face fina­le­ment lorsque clignote au loin le feu de détresse du radeau.  

Les béné­voles découvrent six naufra­gés profon­dé­ment choqués. « Leur cata­ma­ran de 40 pieds était coulé aux trois quarts, décrit Philippe Chaba­lier. Leur radeau était toujours atta­ché à leur navire, c’est un excellent réflexe. » Les cano­tiers les trans­bordent sur la vedette pendant que les nageurs de bord inspectent la coque. L’un des flot­teurs présente un trou de 40 centi­mètres de diamètre !

La SNS 256 et Dragon 972 rentrent au port du Marin avec les naufra­gés. Ils ont perdu toutes leurs affaires. « Seul un a pu sauver son télé­phone, commente le patron de la station. Une fois au port, nous les avons réchauf­fés avec des bois­sons chaudes et des vête­ments secs. »

Parmi les neuf naufra­gés, il y a un skip­per profes­sion­nel. «  Il m’a expliqué que son cata­ma­ran avait heurté un navire plus tôt dans la jour­née, raconte Philippe Chaba­lier. Il ne pensait pas que les dommages étaient si impor­tants jusqu’à ce que la voie d’eau se déclare. » Heureu­se­ment, sa maîtrise de l’uti­li­sa­tion d’un radeau de sauve­tage lui a permis de mettre tous ses passa­gers en sécu­rité.  

Article rédigé par Rémy Videau